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« The Land of Idols » : Présentation et interview du réalisateur
 28 Juillet 2015, 00:00   Ash   Interview

"The Land of Idols" est un long-métrage documentaire consacré au phénomène des idoles au Japon qui a la particularité d'avoir ouvert son financement aux dons par l'intermédiaire de la plateforme de financement participatif IndieGogo.

Cette campagne de financement, en anglais et en français, fut lancée le 2 juin 2015 et a pour objectif de récolter 70 000$ (environ 64 000€) pour réaliser convenablement ce long-métrage qui demande trois mois de tournage. Une seconde campagne de financement, uniquement japonaise cette fois-ci, a été lancée le 14 juillet 2015 sur le site MotionGallery et vise un objectif de 2 000 000¥ (environ 15 000€).

Alors que le financement japonais est toujours en cours, celui-ci se terminant le 21 août 2015 à 23h59, le financement international est quant à lui proche de son terme. À ce jour, seulement 24 contributeurs soutiennent le projet pour un total de 1 576$ (environ 1 440€) cumulé. Vous avez encore quelques jours, jusqu'au vendredi 31 juillet 2015 à 23h53, pour devenir un heureux donateur.

Le financement participatif de The Land of Idols offre des contreparties aux généreux donateurs. La livraison de ces contreparties s'effectuera en juin 2016. Nous ne manquerons pas de vous reparler de tout ça le moment venu.

Des méga groupes de chanteuses dont les fans se comptent par milliers jusqu'aux idoles underground d'Akihabara, de Tokyo jusqu'au plus profond de la campagne japonaise, The Land of Idols offre un voyage au travers de l'une des plus importantes créations de la culture pop japonaise.

Le projet se présente comme un documentaire en immersion au ton léger, sans voix off, laissant les images parler d'elles-mêmes. Avant le lancement de la campagne de financement de The Land of Idols, plusieurs artistes avaient été approchés et étaient intéressés pour y apparaître. Mais, au lancement de ces appels aux dons, seulement trois noms ont été communiqués et présentés en vidéo permettant de donner un aperçu de ce à quoi ressemblera, en partie, le documentaire. C'est donc à cette occasion que nous avions pu découvrir que les groupes drop, Kyueens et l'artiste Fujisaki Luchino feraient partie des protagonistes de ce prometteur long-métrage. Les vidéos de présentation de ces artistes sont disponibles sur la chaîne Vimeo officielle de The Land of Idols.

Drop, Kyueens et Luchino Fujisaki

Drop, Kyueens et Fujisaki Luchino


L'équipe de The Land of Idols est composée de Loaded Films, une société de production de films indépendants et spécialisée dans les co-productions internationales ; de Kukuru Inc., une société de production indépendante japonaise spécialisée dans les contenus musicaux ; et enfin du scénariste et réalisateur français Jean-Armand Bougrelle.


Ce dernier a d'ailleurs accepté de répondre par mail à quelques unes de nos questions concernant ce projet.

Jean-Armand Bougrelle, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Je m'appelle Jean-Armand Bougrelle, j'habite au Japon depuis une dizaine d'années où je travaille comme scénariste. Avant cela, j'étais réalisateur pour la télévision en France, je travaillais principalement sur des programmes musicaux. 

Parlez-nous un peu plus du projet The Land of Idols. Pourquoi avoir choisi un tel sujet ?
Même si la culture japonaise est partout en Europe, beaucoup de personnes ne savent pas ce qu'est une idole alors qu'il s'agit d'un des phénomènes les plus importants de la culture pop japonaise. Bien entendu, grâce à internet et à des conventions comme Japan Expo, les idoles sont de plus en plus connues à l'étranger mais le mot « idole japonaise » n'est pas clairement associé à une image pour les personnes qui n'ont pas à la base un intérêt pour la culture japonaise. Faites le test dans votre famille, demandez autour de vous ce qu'est une idole juste pour voir. C'est donc l'envie de faire en sorte que ce phénomène soit mieux connu à l'étranger qui est à l'origine de The Land of Idols. La première fois que je suis allé à un concert d'idoles, c'était pour vivre une expérience typiquement japonaise, un peu comme lorsque vous allez à une représentation de Kabuki ou une cérémonie du thé. Je ne connaissais pas grand choses aux idoles, je me disais que c'était comme un concert de rock sauf qu'à la place d'avoir sur scène un groupe avec des guitares, ce serait des chanteuses avec des couettes. Je n'aurais pas pu être plus loin de la vérité. Ce concert me donna l'impression d'être dans un autre monde, un monde à part avec ses propres codes, ses propres règles. Ce fut une grande surprise et le documentaire montrera cet aspect qu'il est difficile de connaître à moins d'assister à un concert. Quand j'ai parlé de The Land of Idols avec des amis japonais, ils m'ont dit qu'ils ne voyaient pas l'intérêt pour les japonais d'un documentaire comme celui-ci puisqu'au Japon tout le monde sait ce qu'est une idole. Mais lorsque j'ai commencé à leur parler de la grande variété de groupes, de styles musicaux et même de concerts - dont certains dégagent une énergie que l'on retrouve dans les concerts punks - ils m'ont dit : « Je pensais que je savais ce que ce qu'est une idole juste parce que j'en vois à la télé mais ce que tu racontes n'à rien à voir avec ce que j'avais imaginé ». C'est comme ça que je me suis rendu compte que beaucoup de japonais avait une connaissance très superficielle du monde des idoles ; et un a priori malheureusement parfois négatif. J'espère que ce documentaire contribuera aussi à faire mieux connaître au Japon ce qu'est vraiment une idole et à les faire reconnaître comme de vraies artistes.

L'objectif du financement participatif est assez élevé (70 000$), pourquoi ? Y a t-il des contraintes particulières à travailler avec le management des différents groupes ?
Notre budget est dans la norme des autres documentaires musicaux. Compte tenue de la durée du film (90 minutes) nous serions même dans une fourchette basse, voire très basse. Habituellement sur ce genre de tournage, une partie non négligeable du budget est consacrée aux déplacements et au logement sur place. Comme toute l'équipe habite au Japon, cela nous permet de faire de grosses économies de ce côté-là. Aucune contrainte particulière, même lorsqu'il s'agit de groupes appartenant à de gros labels comme Universal Japan. Les managements veulent que leurs artistes soient connus à l'étranger et voient donc The Land of Idols comme une opportunité, ils nous offrent leur support. 

Nous remercions Jean-Armand Bougrelle d'avoir bien voulu prendre le temps de répondre à nos questions.

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