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Interview de Iwasa Misaki (J-music festival in Paris vol.1)
 6 Avril 2017, 00:00   lionel90   Interview

Le lundi 27 février dernier, au lendemain de ses prestations à Japan Expo Sud, Iwasa Misaki était à nouveau de passage à Paris où elle était invitée du concert J-music Festival in Paris vol.1
Nous avons eu le plaisir de la rencontrer au Petit Bain pour une interview.


Wasamin durant le concert à Paris

Wasamin durant le concert à Paris

Idols News Network : Bonjour. Bienvenue en France, bienvenue à Paris.
Iwasa Misaki : Merci beaucoup.

Pouvez-vous présenter votre style de musique, ce qu'est l'enka ?
L'enka est un genre musical ancien, un type de chanson japonais traditionnel qui se qualifie par deux choses : d'une part une technique de chant particulière basée sur la prononciation et les techniques de chant ; et d'autre part par des chansons souvent tournées vers les problèmes de la vie et autres, qui sont là pour aider les gens à avancer dans les moments difficiles. Ça se rapproche un peu de la chanson française classique, tel Piaf ou autre, parce qu'il y a des techniques de chant très particulières et un contenu parfois un peu sombre, pas très léger.

Qu'est-ce qui vous a motivé à devenir artiste d'enka ?
Mes grand parents écoutaient ce type de chansons. On écoutait ensemble des chanteurs d'enka ou ils nous arrivaient de chanter de l'enka au karaoké. Ensuite j'ai intégré le groupe AKB48 et à un moment il y a eu un concours d'enka pour les membres et un producteur m'a remarquée et m'a proposé une carrière dans l'enka.

A votre avis, qu'est-ce qui fait la popularité de l'enka au Japon ?
Il y a une chose que l'on dit beaucoup avec l'enka : c'est que l'on apprécie de plus en plus l'enka quand on prend de l'âge. Il y a des choses que l'on ne trouve pas dans la musique pop et qui sont un peu plus profondes dans l'enka. Il y a également une raison particulière, je pense, pour laquelle l'enka fonctionne et plaît, c'est qu'il y a beaucoup de gens qui aiment l'écouter mais aussi beaucoup de gens qui aiment le chanter au karaoké. Et chanter de l'enka au karaoké c'est un grand plaisir pour beaucoup de gens.

Vous avez débuté votre carrière dans le groupe AKB48. Pour une artiste d'enka, débuter par une carrière d'idole c'est un parcours atypique ?
Il est vrai que c'est peut être un peu rare mais pas totalement exceptionnel parce qu'il y a d'autres cas dans l'histoire de l'enka avec des jeunes femmes qui deviennent chanteuses d'enka après avoir été idole.

Notre média est orienté actualité musicale japonaise et principalement idoles ; vous avez fait partie du groupe actuellement le plus populaire du Japon, à votre avis, qu'est-ce qui fait une idole ? Que doit être une idole ?
De part ma propre expérience, j'étais dans AKB48 à une époque où on était très nombreuses. La difficulté quand on est membre d'un aussi grand groupe c'est comment se faire remarquer ? Comment sortir du lot ? C'est ce que doit rechercher une idole. Ça peut être par une façon originale de s'habiller, de se comporter, ça peut être aussi son rapport avec les fans. En tout cas il est important, si on veut faire un peu carrière, de trouver sa place au sein d'un grand groupe afin que le public vous remarque et vous suive avec attention.

Est-ce que vous regrettez certains aspects de cette vie d'idole ?
Ce que je regrette le plus de cette période-là, c'est que j'avais environ 18 ans quand je suis entrée dans le groupe et par conséquent j'avais peu d'amies, de lycée par exemple. Mes amis c'étaient plutôt les autres membres du groupe ou avec une forte proximité. Et ces personnes-là, maintenant, je les vois très peu et j'aimerais bien les voir plus souvent. Mais à présent, chacune est occupée par des activités différentes. Donc ce qui me manque le plus c'est cette amitié entre idoles.
Qu'est-ce que AKB48 vous a apporté artistiquement ?
Beaucoup de choses. En live par exemple, quand on est sur scène, apprendre à bien chanter. Mais il faut aussi apprendre à parler au public, à être à l'aise et l'entraîner dans sa propre performance. J'ai tout appris là-bas. Et on existe en tant qu'artiste parce qu'on a des fans donc ce rapport, ce respect des fans, c'est quelque chose qui me servira durant toute ma vie d'artiste.
Qu'est-ce qui a changé depuis que vous avez quitté AKB48 ?
Il y a deux choses. D'une part quand j'étais dans AKB48 je chantais un peu d'enka et, maintenant, c'est devenu ma vie. D'autre part c'est que par rapport à tout le travail que je fais, tous les projets auxquels je participe, je me sens beaucoup plus responsable parce que je suis seule alors qu'avant j'étais dans un groupe.

Lors de sa création, AKB48 affichait sur son blog l'objectif de se produire au Tokyo Dôme, c'est désormais chose faite depuis 2012 et vous en faisiez partie. Félicitations. Quel serait votre but à présent ? Le Kouhaku Uta Gassen peut être ?
Oui tout à fait. C'est le rêve de tout chanteur d'enka. Ça fait partie de mes objectifs en tout cas. C'est mon rêve d'y être un jour invitée.

C'est la seconde fois que vous venez en France, qu'est-ce qui vous a motivé à revenir ?
J'ai été très impressionnée par l'énergie que j'ai ressentie à Japan Expo (en juillet 2016, ndlr). J'ai également vu qu'il y avait un intérêt pour l'enka qui n'est pas très connu des français et je me suis dit qu'il était important de ne pas s'arrêter à une première fois mais de revenir rencontrer le public français et de continuer à promouvoir l'enka.

Parlez-nous de vos expériences. Quelles différences avez-vous vu entre le Japon et la France ?
En live le public japonais est peut être un peu plus timide mais du coup le public français, qui ne me connaissait pas à-priori et qui ne connaissait pas l'enka, malgré tout, il y avait beaucoup plus d'ambiance du public qui me supportait de façon plus visible par rapport au Japon. Ça m'a bien surprise et beaucoup plu.

Qu'est-ce qui est facile dans votre métier ?
Je ne pourrais pas dire que c'est facile mais, pour quelque chose y étant très habituée, ce n'est plus difficile et c'est devenu quelque chose de naturel. Par exemple la rencontre avec les fans : accueillir les fans, leurs serrer la main, ce n'est pas quelque chose qui est difficile aujourd'hui pour moi parce que je l'ai beaucoup pratiqué.

Qu'est-ce qui est difficile ?
Ce qui est difficile c'est l'enka lui-même. Parce que plus je le pratique, plus je vois que je suis loin de ce qui va peut être enfin, j'espère, faire de moi une vraie chanteuse d'enka. Parce que ça prend beaucoup de temps. Et pour l'instant je suis juste une débutante. Et c'est un long chemin et je me rends compte que je suis loin d'être arrivée et que du coup, à chaque fois que je monte sur scène, j'ai une pression, un stress par rapport à ça.

Quels sont vos artistes de référence ?
Je suis artiste au sein d'une agence où il y a beaucoup de chanteurs d'enka (Nagara Production, ndlr) et tous mes aînés sont des modèles pour moi. Et il y a une personne en particulier, Mizumori Kaori (水森 かおり), une chanteuse qui chante au plus haut lieu de l'enka.

Pouvez-vous nous parler de vos projets ?
J'aimerais bien faire connaitre l'enka, rencontrer le public à l'étranger, avoir une carrière un peu à l'international et puis, tout simplement, me perfectionner en enka pour aller plus loin et être un jour reconnue dans ce milieu.


Nous remercions Nagara Production, JapanFM/Igam Entertainment et Japan Expo pour avoir permis cet interview.

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